II.
Les études qualitatives, ne sont-elles pas en mesure de s’intéresser au Cameroun, comme elles l’ont fait pour le marché français dans les années 70 ?
Nos premiers bureaux d’études furent créés par des sociologues, psychologues et littéraires. De ce creuset et en collaboration avec les agences a jailli, nos grandes marques, leurs premières publicités, signatures de nos usages et de notre histoire.
Je suis l’héritier de cette aventure des études qualitatives à la françaises. En allant au Cameroun, je prolonge leur exploration initiale et je renouvelle ma relation avec le consommateur. Mes compagnons de réflexion, dans cette phase professionnelle, sont plutôt historiens, anthropologues, archéologues, botanistes, géographe*... par nécessité d’acquérir des repères pour mieux écouter en questionnant.
Pourquoi ne pas aborder le Cameroun (Afrique centrale) avec ce même regard neuf, empathique et néanmoins conquérant.
L’heure ne serait-elle pas venue de quitter les standards de production et de communication pour se rapprocher de façon plus authentique des civilisations avec lesquelles nous voulons commercer ?
Le produit, le service offert ne doit-il pas être, au Cameroun, témoin de sa civilisation et acteur pour celle en devenir ?
*François BINGONO-BINGONO (anthropologue, metteur en scène, journaliste), Jacques DALARUN (historien), Epée ELLONG (architecte), François-Xavier FAUVELLE (historien, archéologue), Francis HALLE (botaniste), Françoise LE GUENNEC-COPPENS (ethnologue), Théodore MONOD† (naturaliste, explorateur), Mary-Noël NIBA (réalisatrice, productrice), Jean ROUCH† (ethnologue, réalisateur), Christian SEIGNOBOS (géographe) …